samedi 11 mai 2013

Les Trois Parques



Les Trois Parques, huile sur toile, 60 X 50 cm, mai 2013.


On pourrait en effet nommer ces trois jeunes femmes à leur toilette : Nona, Decima et Morta, les trois Parques, si ces trois-là ne filaient entre leurs doigts l'eau lustrale du bain plutôt que le destin cotonneux des Hommes. Elles méritent dès lors des noms plus doux que celui du non à la vie, de la décimation, de la mort. A chacun de les appeler au coeur de soi, cela restera secret. On aurait pu aussi considérer les trois petits singes (mais d'autres se cachent dans le tableau), en avant de cette scène théâtrale et intime, les représentants de ceux qui ne veulent ni voir, ni entendre, ni dire. Las, ces petits hommes sont pour l'un solitaire et triste dans son coin, pour les deux autres fort occupés dans un épouillage plein de roses. On pourrait aussi faire cette lecture freudienne des trois colonnes phalliques, mais ce n'est pas notre genre. Et la belle perspective, le vol plongeant de l'aigle sur l'océan qui moutonne et porte une voile carrée ? Et cette lumière nouvelle dans les tableaux de Sahshâ ? Ce sable blond et ce bleu méditerranéen ? Là oui : c'est presque une réminiscence, l'ouverture sur un passé enfoui, ressurgi d'on ne sait où, de quelle vie antérieure ou de quel rêve inconnu, sinon de l'envie de peindre, à nouveau, toute la vie, et la douceur de vivre. 
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