lundi 30 avril 2012

Les Soeurs



Les Soeurs, huile sur toile, 33X41 cm, mars 2012.

Le regard se multiplie, se dédouble. Deux soeurs. Miroir. L'une, habillée, a pourtant les pieds nus. L'autre, nue, est outrageusement vêtue de chaussettes mauves, comme la tunique chinoise de sa soeur. Portrait chinois ? Les pieds nus de l'une sont plantés bien parallèles au sol, tandis que l'autre croise les jambes sur la pointe des orteils. Les bras suivent cette diagonale. Reprenons : la soeur habillée se tient droite, les pieds écartés, plante nue, mais ses mains se croisent sous la table, à l'aine probablement, et là on ne sait plus. La soeur nue n'a a priori pour tout vêtement que ces chaussettes mauves, et ses jambes se croisent aux mollets avec nonchalance. Elle se tient moins droite que l'autre, les bras le long du corps, les mains sans doute appuyées sur le plateau de la chaise. Deux attitudes, deux destinées peut-être que symbolisent les coupes de fruits, l'une vide, l'autre pleine. Les visages disent tout le reste : la grâce ou la disgrâce, la réserve ou l'audace. Et la nappe, hommage à Frida Kahlo.
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La Chaise



La Chaise, huile sur toile, 27X41 cm, mars 2012.

Ceci n'est pas une chaise, ni même une jeune femme. C'est une lumière qui chauffe et réchauffe, le ventre et la poitrine, les cuisses et le cou, c'est une lumière dont l'intimité frappe et capte, là où notre regard ne peut se poser, là où seule, souveraine, elle peut aller. C'est une lumière qui nous oblige à la suivre là où seule l'imagination a droit de citer, comme le regard de cette jeune femme, comme celui plus subtil de la chaise qui lui sert d'assise au plus secret de sa lumière.  
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Dormeuse



Dormeuse, huile sur toile, 27X41 cm, février 2012.

Elle flotte, prise dans le grand défilement du sommeil, et nous offre le plus fragile d'elle-même, la plante de ses pieds, délivrés de toute apesanteur.
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L'Artiste



L'Artiste, huile sur toile, 27X41 cm, février 2012.

Jeu d'ombre et de lumière toujours, captation où cette fois l'artiste est prise elle-même, ayant posé sa palette mais non le pinceau qui fait lien, nudité et regard inversés, maître-modèle et autoportrait imaginaire dont seul le reflet nous parvient, à moins que ce ne soit la source.
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Chandelle



Chandelle, huile sur toile, 27X41 cm, février 2012.

Déliée d'elle-même, Sahshâ se met en quête d'intimité, de l'Autre. Elle pénètre l'ombre qui entoure, protectrice, cette inconnue dans la nuit, interrogative, tenant loin d'elle une autre chandelle, éteinte, la serrant à poing fermé comme une tentation qu'il faut peut-être délivrer, la tentation de passer de l'ombre à la lumière. Celle du plaisir sans doute, de la connaissance aussi. La vie est un art.
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Cheyenne



Cheyenne, huile sur toile, 24X33 cm, janvier 2012.

Les mémoires profondes se réveillent, une flamme s'élève de la Terre matrice, les soleils orange de Gauguin virent au rouge, Sahshâ se souvient de Celle qu'elle fut peut-être un jour, chamane au coeur irradiant, au sourire apaisant, à la poitrine pleine de vie. La flamme s'enroule autour du feu cardiaque, mais c'est le feu qui sort de la flamme. Troisième acte créateur.
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Matin du monde



Matin du monde, huile sur toile, 24X33 cm, janvier 2012.

Deuxième acte. Le visage s'est levé vers ce soleil primaire, presqu'aveugle encore mais plein d'étonnement. Assise, dans l'ombre et la boue, figure pariétale, bouleversante innocence, matin du monde d'une artiste qui s'ignorait encore, et qui n'en revient pas de naître. Sous le sein, de petits hommes semblent déjà vénérer Gaïa.
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vendredi 27 avril 2012

Salaze



Salaze, huile sur toile, 24X33 cm, janvier 2012

Salaze, en malgache salazane, signifie pieu. Ce sont trois salazes, trois sentinelles de pierre qui dominent les cirques de Mafate et de Cilaos, au coeur de l'île de la Réunion, où est née Sahshâ, et où elle peint ce premier tableau. Trois doigts pointés vers le ciel, sur une crête vertigineuse. Dans cet autoportrait symbolique, Sahshâ est la Salaze la plus proche du gouffre, et se détache peu à peu de l'ombre minérale, pour naître à la chair. Les bras serrés le long du corps, non encore déliés de la gangue, le regard plongeant vers l'abîme où toute création nous entraîne. Mais déjà le soleil primordial lui réchauffe l'épaule, une partie du visage, le sein. Premier acte. La naissance est à l'oeuvre.
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